Le diabète sucré, qu’il soit de type 1 ou de type 2, est une maladie qui compromet le métabolisme adéquat du glucose, carburant essentiel pour les sportifs ! Alors… un diabétique peut-il faire du sport ?
Puis-je faire du sport si j’ai du diabète sucré? Faisons court : la réponse est oui. En effet, l’activité physique en présence de diabète est même recommandée car elle est susceptible d’améliorer globalement cette situation clinique. Dire que c’est la Société médicale américaine pour la médecine sportive qui, en début d’année, a publié une position officielle sur le sujet.
Diabète : les bienfaits de l’activité physique –
Les avantages de l’activité physique dans la gestion du diabète sont multiples. En particulier, l’entraînement aérobie s’est avéré utile pour augmenter la sensibilité à l’insuline, la densité mitochondriale, la fonction endothéliale et pulmonaire, les défenses immunitaires et le débit cardiaque. Ensemble, ces améliorations entraînent une réduction du risque cardiovasculaire et de la mortalité chez les personnes atteintes de diabète. L’entraînement à haute intensité (HIIT) améliore la capacité oxydative musculaire, la sensibilité à l’insuline et le contrôle glycémique chez les adultes atteints de diabète de type 2 et peut être efficace pour minimiser le risque d’épisodes hypoglycémiques. Enfin, l’entraînement en résistance offre des avantages supplémentaires en termes de force musculaire, de composition corporelle, de santé cardiovasculaire et de sensibilité à l’insuline.
Diabète : les risques –
Pour un sujet diabétique sous insulinothérapie, le risque le plus important est certainement celui d’une hypoglycémie liée à l’effort. Cela peut arriver pendant l’activité, immédiatement après, mais aussi après 6-15h. À l’inverse, une autre réaction possible, en particulier chez les personnes atteintes de diabète de type 1, est l’hyperglycémie induite par l’exercice, souvent causée par une consommation excessive de glucides avant ou pendant l’exercice, une dose trop faible d’insuline ou un exercice particulièrement intense. Enfin, chez le sujet diabétique, la perfusion cutanée et la transpiration pourraient être compromises, ce qui pourrait entraîner un risque accru de coup de chaleur et de malaise associé.
Diabète et sport : petits trucs –
Tous ces risques sont gérables si l’activité physique et la thérapie sont correctement planifiées et gérées.
- Si vous avez reçu un diagnostic de diabète et envisagez de commencer à faire de l’exercice à intensité moyenne à élevée, parlez-en à votre médecin et/ou à un médecin spécialisé dans la gestion de ces situations ;
- Avant et pendant l’exercice, en particulier lors des premières séances d’entraînement, surveillez fréquemment votre glycémie pour connaître les réactions de votre corps à l’exercice.
- Avant de mettre en place une stratégie de perte de poids ou de suivre un régime particulier, consultez votre médecin ou un professionnel dans le domaine : différents régimes à faible teneur en glucides pourraient entraîner un risque accru d’hypoglycémie pendant et après l’entraînement.
- Discutez de tout changement d’insulinothérapie pendant et après les entraînements avec votre médecin. Un professionnel peut également vous aider à déterminer une glycémie cible à atteindre avant de commencer une séance d’exercices;
- Discutez avec votre médecin de la possibilité d’essayer de nouvelles technologies pour la gestion de votre état, comme les pompes à insuline ou la surveillance continue de la glycémie.
Le premier de ces conseils reste le plus important et doit absolument être écouté. Les bienfaits de l’activité physique pour un sujet diabétique sont nombreux et de nombreux sportifs de haut niveau vivent avec cette pathologie. Avant de commencer à vous entraîner, il est cependant très important que vous en parliez avec un professionnel spécialisé qui pourra vous aider dans la prise en charge de votre pathologie.
Trojian, T., Colberg, S., Harris, G., Oh, R., Dixit, S., Gibson, M.,… & Berg, PV (2022). Déclaration de position de l’American Medical Society for Sports Medicine sur les soins de l’athlète et de la personne sportive atteinte de diabète. Journal clinique de médecine sportive, 32 (1), 8-20.