Dame rejoint les Bucks après onze saisons à Portland : un duo de rêve avec Antetokounmpo. Ayton et Jrue Holiday à Portland, Jusuf Nurkic, Nassir Little, Keon Johnson et Grayson Allen vont aux Suns
Damian Lillard aux Milwaukee Bucks. L’échange tant attendu arrive enfin, mais Dame ne se retrouve pas dans l’équipe la plus attendue, celle qu’il avait demandée. Après 11 ans, il quitte Portland, comme il l’avait demandé début juillet, via un échange, mais il ne se retrouve pas au Miami Heat, qu’il souhaitait ouvertement, mais plutôt dans le Wisconsin aux côtés de Giannis Antetokounmpo. Ce n’est pas une mauvaise chose de toute façon, étant donné que le désir d’abandonner les Trail Blazers était lié au désir de concourir pour le ring, et à Rip City, malgré ses prouesses, ils n’ont jamais réussi à lui constituer un casting de soutien pour la finale. Il s’est arrêté en finale de Conférence 2019.
L’ÉCHANGE
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Il y a trois équipes impliquées : il était prévisible qu’il en faudrait une troisième pour arriver aux « dames ». Portland obtient Jrue Holiday, DeAndre Ayton, Toumani Camara, un choix de première ronde non protégé des Bucks en 2029 et un échange de choix au repêchage de 2028 et 2030 avec Milwaukee en échange de Lillard. Phoenix, la troisième équipe incluse dans l’échange, amène Jusuf Nurkic, Grayson Allen, Nassir Little et Keon Johnson en Arizona.
PERSPECTIVE LILLARD
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Il a eu 33 ans en juillet, il lui reste quelques années de sa plus belle carrière. Il voulait enfin essayer de gagner. Il vient de rentrer d’une saison en tant que troisième équipe All NBA, c’est donc un joueur qui « passe » dans une équipe de « course » pour ce qu’il vaut maintenant, pas pour ce qu’il a fait dans le passé, en tant que joueur de 7- temps All Star. Il voulait Miami et aurait été un parfait complément technique dans l’équipe de Jimmy Butler, moins buteur naturel que lui, dans un système défensif qui lui aurait couvert les arrières. Au Heat il aurait aussi été parfait en termes de personnalité : un leader complémentaire par rapport à Jimmy Buckets et Spoelstra. Tous des personnages qui détestent le bien-être et les excuses, tous des personnages sortis de nulle part, avec la colère de ceux qui se sentent éternellement sous-estimés. Lillard ne finit donc pas à Miami, mais Milwaukee est un joli parachute. Toutefois. Car jouer aux côtés de Giannis, c’est probablement jouer pour le ring en tant que favori de la Conférence à l’Est. Car les Bucks ont aussi le système défensif, et les interprètes, Antetokounmpo, Lopez et Middleton, pour couvrir leurs arrières. Et ses qualités charismatiques s’intègrent bien dans ce vestiaire : Giannis est un très bon garçon, mais pas vraiment un moteur. Mais mesdames, oui. Bref, ça peut marcher.
PERSPECTIVE DE MILWAUKEE
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Abandonner Holiday n’est pas une mince affaire. Grand défenseur sur le périmètre, joueur clé du triomphe des Bucks il y a 3 saisons. Mais Lillard vaut ce sacrifice. Grayson Allen est un acteur précieux mais complémentaire. Des conseils, en gros. Les choix de repêchage sont bien moindres, mais ils sont dans au moins 5 ans, et qui sait à qui les métiers conviendront alors. Les Bucks ont une équipe pour le titre et avec cette décision, ils guériront probablement aussi le mal de ventre du Grec qui avait demandé haut et fort à la franchise de démontrer qu’elle voulait gagner. Eh bien, satisfait. Bien sûr, confier une voiture sur mesure comme celle-ci à un coach débutant, Coach Griffin… Meilleurs vœux en effet, il en aura besoin. Soit il gagne, soit il finira dans l’œil du cyclone, un bouc émissaire évident et inévitable.
PERSPECTIVE DE PORTLAND
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le directeur général, Cronin, a fait toutes sortes de choses. Il s’est moqué du meilleur joueur de l’histoire de la franchise, choisi par Portland à la loterie lors des deux dernières drafts, au lieu de se renforcer immédiatement alors que Dame demandait à rester, fraîchement sorti du renouvellement pharaonique de son contrat. Puis il a décidé de gêner, pour ne pas lui faire plaisir, concernant la destination Miami. Amener Ayton à Portland qui ne voulait personne dans toute la ligue avec ce contrat, un pari très dangereux. Et il ramène à la maison des choix à long terme. D’ici là, il aurait probablement déjà été licencié, avec une jeune équipe qui ne semble pas compétitive à court terme dans la Conférence Ouest. Holiday est un grand joueur, mais pour des talents comme Scoot Henderson et Shaedon Sharpe, un champion vocal aurait peut-être été plus utile – en tant que mentor. Holiday ouvre un peu plus la bouche que Kawhi Leonard. Et il est donc probable que les Blazers tenteront également de l’échanger pour poursuivre un projet de reconstruction totale.
PERSPECTIVE DE PHÉNIX
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Ils voulaient se débarrasser d’Ayton. Mission accomplie. Le centre caribéen avait rompu avec le vestiaire et le milieu, agacé par son inconstance et son manque d’intensité. Nurkic est un remplaçant avec une bien meilleure compréhension du jeu et de meilleures capacités de passe, certainement en défense, il n’est pas exactement Mutombo et dans une équipe avec trois étoiles, Booker, Durant et Beal, qui donnent le meilleur d’eux-mêmes dans la moitié offensive du terrain, il n’est pas certain que ce soit la bonne solution. Mais mieux qu’Ayton, c’est sûr. Allen va alors donner un coup de main, Little peut se proposer comme spécialiste défensif. Bref, tout le monde est-il content ?
PERSPECTIVE DE MIAMI
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Eh bien, ce n’est probablement pas le cas du Heat. Le temps de la procrastination, celui des pré-tactiques, était révolu, et depuis longtemps. Le Heat retrouvera Tyler Herro, perdu sur blessure au début des dernières séries éliminatoires, et aura Nikola Jovic, qui a montré un aperçu de son avenir lors de la Coupe du monde asiatique avec la Serbie, et Jaime Jaquez, le choix de premier tour de la draft 2023. , d’Ucla , des jeunes talents qui semblent capables de garantir un turnover et un avenir par rapport aux rotations d’il y a 12 mois, ceux de Vincent et Strus, puis licenciés cet été, des joueurs système qui ont dépassé leurs limites. En bref, Miami voulait Lillard, mais pas autant que Dame voulait Miami. Il a essayé encore et encore, mais pas au prix de compromettre l’avenir pour le présent. Bien sûr, mais maintenant Lillard se retrouve contre lui en tant qu’adversaire de la Conférence…