Face à face avec Luisa Finotti, nutritionniste et experte en amélioration des performances psychophysiques, qui suit le skieur de Bergame et plusieurs athlètes professionnels
Avec une médaille d’or à défendre (ou comme elle dirait, à conquérir). Sophie Goggia arrivé à Pékin quelques jours plus tard que le reste de l’expédition italienne, pour poursuivre le programme de récupération après la blessure de Cortina (microfracture de la tête du péroné et lésion partielle du ligament croisé du genou gauche) et reprendre la piste (ne participera pas au super-G, la descente du 15 février reste). Dans un travail global, qui va au-delà de la simple formation. Actif officiel en a parlé avec Luisa Finottinutritionniste et expert en amélioration des performances psychophysiques qui suit le skieur de Bergame et plusieurs athlètes professionnels (dont le bleu Alex Vinatzer).
Comment avez-vous retrouvé Sofia après la blessure ?
« C’est une machine de guerre qui poursuit ses propres objectifs. Souvent, ceux qui doivent se remettre d’une blessure ont des temps plus longs que prévu, également parce qu’en plus de la réponse physique, il y a d’autres facteurs à prendre en compte, tels que les réflexes psychologiques. Sofia a encore une fois montré sa ténacité ».
En quoi consiste le travail réalisé avec vous ?
« Je connais Sofia depuis quelques années maintenant et je participe à l’amélioration de ses performances psychophysiques avec le projet BioTekna Performance (partagé avec l’ingénieur Dario Boschiero, le fondateur, ndlr). Il s’agit d’un système multidisciplinaire qui, avec des interventions ciblées, entraîne des changements de mode de vie avec des interventions de biofeedback respiratoire, nutritionnelles et physico-motrices. Nous mesurons une série de paramètres au niveau constitutionnel pour définir la composition en pourcentage des os, des muscles et de la graisse, puis nous étudions la partie du système nerveux autonome, tout ce qui ne dépend pas de notre volonté, en prenant une photo de l’athlète grâce aux données collectées. À ce stade, nous l’équipons de capteurs, pour mener à bien des activités convenues et utiles pour avoir des informations quotidiennes surveillées avec des analyses continues. Alors on essaie de comprendre sa capacité d’adaptation, la qualité qui fait qu’elle excelle ensuite. C’est un travail qu’on a augmenté dans la dernière période, pour essayer d’accélérer la reprise en vue des Jeux ».
Il a parlé de capteurs. Que veux-tu dire?
« Ce sont des appareils utilisés par l’athlète pendant cinq minutes par séance, plusieurs fois par jour, les connectant à leur système nerveux autonome pour un entraînement de biofeedback respiratoire. Ils nous permettent d’avoir une image précise, constante et actualisée de ses conditions ».
Comment la nutrition entre-t-elle en jeu ?
« Avec le concept de circadianité, terme d’origine latine qui signifie ‘autour du jour’ (de circa diem, éd). Elle est basée sur les rythmes du sommeil et de l’éveil, considérant que chaque être vivant possède sa propre horloge biologique. Lorsqu’une onde lumineuse frappe notre rétine, elle induit un signal neuronal qui active les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus, où se trouve le soi-disant Horloge maîtresse et donc des messages hormonaux destinés au reste du corps. Chaque organe possède un horloge périphérique synchronisé par le signal central, qui agit comme un métronome. En travaillant avec la lumière, la Master Clock équilibre le métabolisme et le système hormonal. Cela signifie que, pour la quantité de lumière, le moment le plus important pour un être humain est le matin. La nutrition est ici greffée, par exemple avec un repas comme le petit-déjeuner fait abondamment, car il est inclus dans la partie de la journée où le corps a le plus besoin d’énergie. Le skieur, concourant surtout le matin, exerce une activité qui respecte pleinement ces rythmes ».
Qu’est-ce qui change après une blessure et avec une activité de récupération à effectuer ?
« Un protocole nutritionnel anti-inflammatoire est mis en place. Du point de vue physiologique, l’être humain a un ph du liquide extracellulaire, dont le plasma sanguin, régulée entre 7,32 et 7,42 par les systèmes tampons, le système respiratoire et le système rénal. La nutrition aide à la récupération, car les aliments alcalinisants sont inclus dans le plan de repas. On parle par exemple de fruits, de légumes ou d’aliments naturellement riches en tampons, avec une réduction simultanée des protéines animales, qui déplacent le pH vers l’acide. Entre autres choses, mises en évidence par des études récentes, la modification du pH extracellulaire vers l’acidose augmente également l’infection par le SRAS-CoV-2, donc un régime de ce type aide à prévenir ou à limiter l’entrée du virus dans les cellules. Sofia suit cette règle toute l’année, aujourd’hui avec encore plus d’attention ».
Comment était-ce pour elle de tout recommencer?
« C’est une situation différente des autres blessures du passé. Cette fois, elle n’a jamais arrêté, commençant immédiatement par la physiothérapie, travaillant dans l’eau et au gymnase. De plus, il est utile d’avoir l’événement le plus important à portée de main. Il n’y a pas de temps pour réfléchir ».
Quelles sont les sensations ?
« Avec sa volonté et sa détermination, il peut tout faire, il nous l’a déjà appris. Je n’en dis pas plus par chance, dans son sport il y a beaucoup de variables à prendre en compte ».