La ligue nord-américaine est aux prises avec un problème d’image dû au refus de vacciner une cinquantaine de basketteurs. La plupart d’entre eux se cachent derrière la vie privée
La NBA aurait préféré un « Media Day » résolument différent. La rentrée pour de nombreuses équipes a, en effet, réservé plusieurs écueils, du moins du point de vue de l’image, à la Ligue. Ben Simmons qui ne veut plus rien avoir à faire avec Philadelphie n’est que le premier casse-tête d’Adam Silver qui doit surtout composer avec le problème des joueurs sceptiques vis-à-vis des vaccins (certains sont de vrais « no-vax ») qui explose surtout à New York, du côté des Nets, et à San Francisco. Dans les deux villes, en effet, il existe un arrêté municipal très spécifique qui impose une obligation de vaccination à toute personne souhaitant accéder à une arène ou à un centre de formation. De manière décidément curieuse et très peu scientifique, seuls les joueurs adverses des équipes locales sont exclus de ce « mandat », ce qui signifie qu’un basketteur des Nets, Knicks et Warriors qui ne veut pas se faire vacciner sera contraint de sauter les 41 jeux ménagères de leur propre équipe.
Situation
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Pas de problème pour les Knicks qui ont annoncé avoir 100% de vaccins dans l’équipe, mais encore à démêler pour les Nets et les Warriors. A Brooklyn, le problème vient de Kyrie Irving qui n’a pas pu assister au Nets’ Media Day en raison de son manque de vaccination. Sean Marks la semaine dernière avait jeté de l’eau sur le feu affirmant qu’à la fin la situation (sans citer de noms) serait résolue et que l’équipe pour le début de la saison régulière serait au complet, Irving n’a cependant pas clarifié sa position se limitant à répéter : « Je ne veux pas parler du vaccin par respect pour ma vie privée. » Situation similaire également à San Francisco avec les Warriors qui doivent résoudre le « cas Wiggins ». Le joueur, du moins depuis le podium du Media Day, semble vouloir continuer sa bataille anti-vaccination, malgré le fait que cela puisse lui coûter très cher économiquement voire un potentiel métier. « Mes dos au mur – souligne le Canadien – mais je dois me battre pour ce en quoi je crois ».
Difficulté
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La Ligue doit donc faire face à une baisse d’image à un moment très particulier de la lutte contre la pandémie. Adam Silver a répété depuis mars dernier que le vaccin est « un choix personnel », le problème vient du fait que malgré un nombre aussi élevé de vaccinés, 90% des joueurs, une cinquantaine de basketteurs tiennent l’association des joueurs sous contrôle et la Lega elle-même, appelant à des mesures moins restrictives pour les non vaccinés. La confidentialité oblige bien sûr les clubs à ne pas communiquer les noms de ceux qui ne sont pas vaccinés, et au moins très peu de joueurs ont déclaré qu’ils ne sont pas vaccinés, Beal de Washington et Isaac d’Orlando sont les deux athlètes qui ont renversé la tendance. ont parlé franchement de leur refus au « vax », mais il est logique de penser, aussi en raison du pouvoir que 10% exerce sur le reste de « l’effectif NBA », qu’il y a plusieurs basketteurs très prestigieux parmi les vaccinés- sceptiques. Ce qui n’est pas bon pour l’image d’une Ligue qui a géré la pandémie, dès la bulle, arguant qu’aucune de ses décisions dans le domaine du Covid n’a été dictée par la science.