Le champion du monde Red Bull est le protagoniste à Austin : une victoire souhaitée, construite, presque disparue et retrouvée en finale avec un beau duel avec Lewis. Leclerc (Ferrari) du 12e au 3e, Sainz sorti, percuté par Russell au premier virage. Fernando héroïque après un vol choc, mais puni en fin de course avec 30″ : il glisse de la 7e à la 15e
Max Verstappen face à Lewis Hamilton : une relance, en partie, du Grand Prix d’Abu Dhabi 2021, avec les Britanniques en défense et les Néerlandais en attaque. Sur le circuit d’Austin, à l’occasion de la dix-neuvième manche du Championnat du monde de F1 2022, elle s’achève une nouvelle fois avec le triomphe du pilote Red Bull. Auteur d’un départ d’école à la motricité époustouflante, le double champion du monde a mené une bonne partie de la course, avant de devoir la reconstruire après un ravitaillement trop long. Des choses qui arrivent rarement dans le garage Red Bull, généralement précises et très rapides lors du changement de pneus. Un désagrément qui a enflammé le Grand Prix, donnant une finition à la saveur connue. Excellente course pour Charles Leclerc, qui un instant a également mis les roues devant Verstappen après le départ de la douzième place. Mais si Ferrari sourit pour le podium monégasque, elle ne peut faire de même avec Carlos Sainz, dont la course a duré quelques centaines de mètres.
Le départ
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Chaos au départ : Carlos Sainz, parti de la première case après la splendide pole position samedi, perd d’abord le leadership, grâce à un départ avec une excellente motricité de Max Verstappen, puis à l’entrée du virage 1 il est percuté par George Russell, finissant par se retourner. L’accident, qui a coûté l’abandon à l’Espagnol en raison de dommages au radiateur sur le ventre gauche de la voiture, a vu les Britanniques écoper d’une pénalité de seulement 5 secondes. Pour profiter, dans tout ça, c’est Max Verstappen : le champion du monde crée immédiatement un petit écart devant Lewis Hamilton, tandis que Lance Stroll, de façon quelque peu surprenante, se retrouve en troisième position profitant de l’excellent travail des qualifications et de la chute précitée. Dans la mêlée l’autre pilote Ferrari, Charles Leclerc : le Monégasque, qui dispute la deuxième place du Championnat du monde avec Sergio Perez, part 12e en raison du changement de moteur après la deuxième place en Q3 samedi et remonte progressivement en le classement. Après une douzaine de tours, les stands des grands s’arrêtent, Verstappen répondant à la stratégie de Hamilton en entrant dans les stands un tour plus tard. L’idée, un peu pour tout le monde, est de monter le composé le plus dur dans le relais intermédiaire après avoir utilisé le composé intermédiaire dans la phase initiale, en passant ainsi les deux arrêts.
Quelle frayeur pour Alonso
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Il y a eu deux rebondissements en milieu de course : dans le virage 19 du tour 18 sur 56, Bottas a perdu l’arrière de son Alfa Romeo et s’est retrouvé dans le sable. L’engagement de la Safety Car est la wild card à ne pas manquer pour Charles Leclerc, le seul des grands noms à avoir attendu pour changer de pneus. Charles revient quelques mètres derrière Sergio Perez, avec un arrêt au stand de 3,5 secondes qui lui fait regretter l’occasion gâchée de gagner la position sur le Mexicain avec l’arrêt au stand. Mais l’accident de la course est celui entre Fernando Alonso et Lance Stroll : l’Espagnol attaque son futur coéquipier dans la plus longue ligne droite de la piste, mais le Canadien change de trajectoire à la dernière. Au contact du caoutchouc d’aile, la voiture de Fernando se cabre et vole sur plusieurs dizaines de mètres, heureusement sans se renverser. Stroll fait demi-tour et est contraint à l’abandon, Alonso touche les barrières quelques mètres après une issue de secours, revient au stand et continue avec une Alpine qui a résisté à tous les chocs, termine 7ème, mais est ensuite pénalisé de 30″ après la course pour avoir couru avec une voiture accidentée et dangereuse car elle risquait de perdre des pièces, en l’occurrence le rétroviseur : Nando termine donc 15e et hors des points.
Leclerc à l’attaque
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Revitalisé après l’arrêt au stand, Charles Leclerc passe à l’attaque de Sergio Perez et le dépasse avec un freinage à la limite à près de 330 km/h. Le point culminant de la course correspond au deuxième tour de pit stop : Hamilton tente l’undercut sur Verstappen, les hommes de Red Bull répliquent en laissant Max revenir un tour plus tard mais un problème avec le pistolet chargé de remonter l’avant gauche oblige le changement de pneu de le champion du monde incroyablement long. Hamilton en a profité et Leclerc en a également profité, retournant aux stands derrière le Néerlandais et sortant devant. Les deux Mercedes optent pour le dur, Red Bull et Leclerc pour le médium. Charles se défend avec ses dents, mais Max avec les Drs est vraiment trop rapide dans la ligne droite et prend la deuxième position, sous la frénésie du public américain qui a répondu présent (440 000 entrées en trois jours) au rendez-vous au Texas.
La fin
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Alors que Sebastian Vettel se retrouve d’abord en tête de la course avec un arrêt au stand en moins puis « disputant » avec le canon qui ne parvient pas à fixer l’avant gauche qui bave une belle course, Verstappen met Lewis Hamilton dans son viseur pour la victoire du GP. Mais le Néerlandais, après avoir dépassé Leclerc, ne s’est pas du tout débarrassé du Monégasque, toujours dans la « zone Drs ». La finale est une séance qualificative d’une quinzaine de tours, Hamilton tentant de s’échapper en gomme dure et Verstappen tentant de combler l’écart. Leclerc peine avec les pneus médiums et Perez, avec le même composé, ne renonce pas à ses espoirs de podium. Au 50e tour, le numéro 1 de Red Bull retrouve son leadership au freinage dans ce qui apparaît, en partie, comme une renaissance d’Abu Dhabi 2021, avec Lewis Hamilton en caoutchouc dur se défendant et Max Verstappen tentant l’attaque décisive. Hamilton reste dans la zone des Drs et décortique chaque petit détail du pilotage de Verstappen, les deux à la limite avec les jokers pour pouvoir jouer avec les limites de la piste. Mais Verstappen a plus et gagne devant le porte-étendard Mercedes. Sur le podium Charles Leclerc devant Perez, Russell, Norris, Vettel, Magnussen, Tsunoda et Ocon qui a grappillé un point grâce aux 30″ de pénalité d’Alonso.
F1 2022, GP des États-Unis : classement final
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1. Verstappen (Red Bull)
2. Hamilton (Mercedes) à 5″
3. Leclerc (Ferrari) aa 7 « 5
4. Perez (Red Bull) à 8″2
5. Russel (Mercedes) à 44″8
6. Norris (McLaren) à 53″7
7. Vettel (Aston Martin) à 1’05″3
8. Magnussen (Haas) à 1’05″8
9. Tsunoda (AlphaTauri) à 1’10″9
10. Ocon (Alpin) à 1’12″8
F1 2022 : le classement du championnat après Austin
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- Max Verstappen (Pays-Bas, Red Bull) 391 points
- Charles Leclerc (Monaco, Ferrari) 267
- Sergio Pérez (Mexique, Red Bull) 265
- George Russell (Grande-Bretagne, Mercedes) 218
- Carlos Sainz (Espagne, Ferrari) 202
- Lewis Hamilton (Grande-Bretagne, Mercedes) 198
- Lando Norris (Grande-Bretagne, McLaren) 109
- Esteban Ocon (France, Alpin) 78
- Fernando Alonso (Espagne, Alpin) 65
- Valtteri Bottas (Finlande, Alfa Romeo) 46